Dernière Lune - Les Portes de Tarkan, Val Boissambre...et demain ?
Un monde nouveau était né des ténèbres. De nombreux peuples y éclorent, comme si la nature voulait se donner une seconde chance. Des civilisations prospérèrent, des conflits éclatèrent, éphémères ou interminables. Et toujours dans la tourmente, l’espoir était plus fort que le néant.
Puis vint le règne de la Bête, venue de nulle part, répandant la mort.
Les Sept apparurent. Ils connaissaient la Bête et fondèrent l’Unification pour la combattre. Ce monde sans nom, ravagé, devint le Continent de la Dernière Lune. Et l’espoir revint.
Forts de leurs savoirs communs 7 peuples s’engagèrent ensemble dans la guerre éternelle de la raison contre la folie...
Après la mission des courageux Seekers (et quelques autres non moins inconscients) aux Portes de Tarkan* en avril 2008, le partenariat entre Les Voix d’Eidôlon et les Tisseurs de l’Aube, heureux géniteurs du Monde de Dernière Lune, a continué en février 2010 avec le choc des clans Kaltans (et quelques autres, vétérans ou non) à Val Boissambre**. Cette fois-ci, ce sont les Kaltans qui ont été à l'honneur, dans un épisode où de farouches Clans, répondant à l'appel de la tradition, ont convergé vers un val à l’Orée de la grande forêt de Boissambre.
Pour retrouver les infos utiles, utilisez les liens sur la droite de cet écran.
Vous pouvez également partir à la rencontre de la communauté Dernière Lune sur le site des Tisseurs de l'Aube, sur le Wiki Dernière Lune, et bien évidemment sur notre forum.
* : Envie de savoir ce que ça fait d’en baver sous l’uniforme Seeker ? La vidéo est ici.
**: Bientôt une nouvelle vidéo à voir et à revoir !
Débriefing Dernière Lune 2010 - A l'Orée de Val Boissambre
Pour saisir vos débriefings, c'est là que ça se passe:
https://spreadsheets.google.com/viewform?hl=fr&formkey=dDUwel9PN2g3bk5qNVlhSkcwb3NkV3c6MA
Ce formulaire restera ouvert longtemps...mais pas indéfiniment !
Qu'a-t'il bien pu se passer sous les frondaisons de Val Boissambre ?
Dans les archives de l'Arche du savoir...
Les Kaltans étaient venus de tout le Continent. Le clan du Yack des plaines de Pas-Norska, prudent, avait pris le risque d'arriver en retard pour prendre le temps de bien connaître les environs de Val Boissambre. Les porteurs de jupe Caimbeul avaient pris des risques insensés, par la terre et la mer, pour venir des piémonts du Narok. Les mystérieux Fanàks aux yeux de sable, aux orcs querelleurs et au verbe chaud comme le vent de leur désert avaient fait à pied le chemin depuis le Nanchéro aride pour répondre à l'appel de "Kaltan fils de Lycan". Le grand Tinkü allait s'ouvrir et les Arminoë au coeur noble venaient refleurir l'honneur de leur clan flétri par les rumeurs de traîtrise qui pesaient sur eux depuis le pillage d'Olonesse. Je ne pus découvrir si celles-ci étaient fondées, mais au vu de leur grandeur d'âme je ne puis qu'en douter.
Val Boissambre est un Val singulier. D'étranges créatures le
parcourent. Les pierres y pleurent du sang. Le sol y regorge de
richesses et 1000 espèces de plantes emplissent l'air de parfums
entêtants. La Bête n'y a qu'une faible empreinte: aucune de ses
engeances maudites ne s'y est montrée dans le temps où nous nous y
trouvions et les quelques pauvres hères contaminés par son immonde soif
de notre sang m'ont semblé moins nombreux qu'ailleurs. Pour les Kaltans,
il y a à ce fait une explication: la présence du temple de Gaïa. Il
n'était pas aisé d'accéder à cette étrange chapelle, car le clan marqué
de la ligne rouge, gardien du lieu tant que le Tinkü n'en avait pas
décidé autrement, en interdisait farouchement l'accès. On dit qu'un
Enfant de Gaïa y naquit durant la nuit, touchant au sortir du cocon le
shaman du peuple du Yack. Bon présage sans doute.
Près du
temple vivait aussi un couple bienheureux: la Princesse Feldael du
Bosquet et le joyeux Lartefas Vrillecorde. Derrière la porte rarement
close de leur chaumière le voyageur trouve toujours un bon accueil au
chaud autour d'une bonne bouteille. Il m'a semblé que bien peu de ces
Kaltans qui s'affrontaient si étrangement avaient trouvé l'entrée de ce
petit havre de paix.
Etrangement en effet: on vit des clans conter fièrement leurs exploits de chasseurs à la lueur brutale de grandes flammes tandis que d'autres pleuraient un frère tué lors de sa traque. et comme un défi lancé au fléau on vit les fiers guerriers des clans faire couler le sang de leurs frères pour prouver leur bravoure, parfois jusqu'à la mort.
Je savais que la vie de ce peuple est peut-être la plus rude des peuples unifiés, parcourant sans cuirasse les chemins et les bois, portant sur des lieues et des lieues les messages et souvent les espoirs de nos tristes forteresses. Je n'ai dons pas été surpris de la rudesse de leurs coutumes, même si notre expédition l'a souvent payé à haut prix, sans trop savoir pourquoi ni comment réagir à leurs provocations. J'ai en revanche découvert combien ces coutumes puisaient loin dans le passé de chaque tribu. Pour un chasseur Kaltan, le gibier ne peut être tué sans rendre grâce à la Mère, les ancêtres sont honorés à 1000 occasions et la Mère n'est pas un concept vide. Dans la plupart des clans que j'ai vu les Kaltans se présentent par leurs actes, leur histoire et leurs liens fraternels, bien plus que par leur nom. Quand tant d'autres croient que l'on n'existe que par ce que l'on possède, cette habitude est lourde de conséquences et pourrait inspirer bien des gens de nos villes.
Notre expédition aurait été un magnifique exemple de la capacité de
l'Unification à faire survivre ce qu'il y a de beau et de bon en ce
monde, si nous avions eu les yeux plus ouverts. Le Vénérable Linné
Mendel de Réomuür avait su réunir un groupe agile et solide. Je ne parle
évidemment pas tant ici des quelques étudiants de l'Académie qui
l'entourions que de ces vétérans Fiouls et Seekers, des braves prêtres
et marchands de Syphéa, de notre guide lycante Naryam et de la pauvre
Roovdark qui pour nous prévenir de l'approche de la Bête luttait si
courageusement contre les affres de son Appel.
Il y eut
quelques dissensions, car certains avaient été de l'aventure de la
Phalange du Bouc aux Portes de Tarkan et de stupides calomniateurs
avaient tôt fait de soupçonner sans fondement ces héros de demeurer
fidèle au triste Nathaël ou même à un fantomatique Seigneur Lex revenu
furieux et sanguinaire de sa bataille contre le Borgne. Je crains que le
vrai malheur de cette histoire soit de n'avoir pu ramener la dépouille
de Lex des terres de la Bête, car il est probable qu'ils seront nombreux
ceux qui croiront dans une ombre voir la silhouette glorieuse de l'ami
de Hans Seeker.
Mais je dois dire que le capitaine minotaure Kyros a su
remarquablement maintenir la discipline et la cohésion de l'expédition,
alors même que des imprudents s'embrumaient bêtement l'esprit avec
quelque racine à même de donner à un banni retors autant d'esprit qu'un
Karnak à long poil.
Le terrible échec du Vénérable, du Capitaine Seeker et de nous tous fut de ne pas voir le vrai danger qui guettait sous le Val.
Le clan à la ligne rouge était étrangement agressif et replié sur
lui-même. Nous découvrîmes aussi que certains guerriers du sanglier
avaient fait montre d'une fourbe violence,sans que cela éveillât
suffisamment notre vigilance. Enfin, et surtout !, il faut admettre que
nous fîmes preuve d'une coupable négligence quant aux deux ou trois
bandes de paysans et de forestiers qui arpentaient impunément le Val,
sans que le clan gardien semblât s'en émouvoir.
Avec le confortable recul de ma miraculeuse liberté, il me paraît
insensé que la plus élémentaire prudence ne nous ait fait voir combien
les préoccupations de ces gens étaient loin des Sept et de
l'Unification. Le récent pillage d'Olonesse aurait dû nous mettre la
puce à l'oreille, mais ce n'est qu'à la fin du Tinkü, dont le clan
Arminoë fut sans conteste l'honorable vainqueur, que nous comprîmes
enfin dans quel nid de guêpe nous avions mis le pied.
Les légions de Mad jaillirent des puits et se ruèrent sur
l'assemblée, tandis que les assassins cachés parmi les clans égorgeaient
au coeur de nos rangs. Il ne fallut alors que quelques instants pour
que tous nos protecteurs soient à terre, qu'importe leur vaillance.
Quelques
lâches, dont j'étais, parvinrent à s'enfuir, la tête à jamais pleine
des cris de nos frères tués ou emprisonnés par ces humains perdus qui ne
sont plus que des bêtes.
Nous avions vécu à Val Boissambre un temps tellement plus calme que ce que nos coeurs avaient craint ! C'était en réalité que la fournaise mortelle couvait sous nos pieds mêmes, et ma culpabilité ne s'arrête pas à ma fuite. Depuis mon retour à Tanarisse en effet j'ai consulté les grimoires que je n'avais parcouru que négligemment avant notre départ, et j'y ai découvert que sous Val Boissambre s'étendaient les ruines de Bassemine, abandonnées autrefois par les nains pour une raison qui me reste inconnue...et qu'importe ! Car ce qui désormais me semble clair est que le maléfique Mad en personne a dû réunir son soit-disant peuple dans ces souterrains sur lesquels nous installâmes nos tentes. C'est à partir de Bassemine que les canines ont préparé le pillage d'Olonesse. A partir de Bassemine que si nous ne les arrêtons pas elles brûleront Tanarisse.
Le chagrin me dévore, mais je ne peux m'y abandonner pour l'heure. La tragédie de Val Boissambre n'a pas encore vécu son dernier acte.
Mek de Tanarisse, survivant Veldt de l'expédition du Vénérable Linné Mendel de Réomuür à Val Boissambre
Depuis l'expédition de Lex et la Phalange du bouc aux Portes de Tarkan
Syllabus de Kaelikoce de Meonessa pour les Vénérables de l'Arche du Savoir
Du rôle des troubles connus par les Seekers en l'an 13 de l'Unification dans le pillage d'Olonesse - Extraits
Au Temps des Pousses de l'an 12 , Le Seigneur Lex entraîna cinq sections de la Phalange du Bouc avec lui dans une mission par delà les Portes de Tarkan.
Leurs agissements pendant cinq jours en terre de la Bête restent à ce jour entourés de mystères.
De nombreuses rumeurs et allégations encore invérifiées circulent sur
le but réel de cette mission. Sont consignées ici les principales.
Des seekers prétendent que l'enjeu était la sauvegarde d'une relique
aux pouvoirs infinis, arrachée aux griffes des contaminés. D'autres
évoquent une tentative hardie de frapper la Bête en plein cœur à l'aide
d'armes nouvelles à même d'en purger définitivement toutes les terres. A
noter que les mentions d'armes nouvelles sont récurrentes mais
contradictoires, des participants de l'expédition de Lex accusant
certains équipements d'avoir amené la mission au fiasco. J'ai pu
entendre également que les sections avaient séjourné au delà des Portes
de Tarkan dans une forteresse de lumière datant de l'Avantis. Ils y
auraient été assiégés par des ennemis qui n'étaient ni des Bêtes ni des
Contaminés.
L'élément d'explication le plus plausible semble être que l'objectif
géographique de cette mission sur les terres de l'ancien Royaume humain
d'Arkanis ait été en particulier la Baronnie des Clues, terre natale et
fief héréditaire du seigneur Lex. Certains ont mentionné le trouble
provoqué chez lui par la proximité de la crypte où reposent ses
ancêtres. Il est néanmoins considéré peu probable que le seul objectif
de se recueillir sur leur tombe ait pu amener le très respecté maître de
la Glorieuse Phalange du Bouc à risquer la vie de ses hommes.
Une chose apparaît sûre: le sacrifice du Seigneur Lex - qui pour
sauver la vie de ses soldats affronta à mains nues "le Borgne", une Bête
terrifiante qui avait déjà autrefois affronté Hans Seeker lui-même - a
eu des conséquences par tout le Continent.
Car dans le même temps le reste de la Phalange, 700 protecteurs parmi
les plus braves et les plus respectés du Continent, avait reçu l'ordre
étrange d'assiéger Golas. Pendant 12 jours ils ont encerclé la ville et
attendu en vain les ordres du Seigneur Lex.
Au terme d'un face
à face qui restera dans les codex historiques sous le nom de "bataille
des Frères de Sang", quoiqu'il n'y ait finalement eu que peu de sang
versé, les Phalangistes du Bouc rendirent les armes au pied des riches
demeures des Barons d'Arkhanis qui bordent le lac de Golas. Cette
Phalange avait toujours été aux seuls ordres d'Hans Seeker puis de Lex,
elle dut ce jour reconnaître l'autorité de l'Académie Seeker.
Quant
aux sections qui avaient accompagné Lex au delà des Portes de Tarkan et
obéissaient désormais au Commandant Nathaël, elles furent jetées aux
fers.
Après avoir assisté à l'exécution de leurs officiers pour haute
trahison, les soldats de la Phalange du Bouc eurent le choix entre
renier leur allégeance ou mourir en traîtres.
La plupart renièrent amèrement leur serment. Ils furent séparés de
leur binôme et redéployés dans les unités de l'armée régulière,
échappant à la cour martiale au prix de leur silence et d'une
dégradation humiliante.
Mais un petit nombre de vétérans, réunis autour du Commandant Nathaël, parvint à tromper la vigilance de ses geôliers
et à s'échapper de la prison centrale de Dragoria. Ils sont à l'heure
actuelle toujours activement recherchés par tous les enquêteurs afin
d'être traduits en justice pour haute trahison.
Durant les mois qui suivirent la bataille des Frères de Sang et la
traque infructueuse de Nathaël, l'armée Seeker connut une crise sans
précédent, connaissant désertions et mutineries, souvent suivies
d'exécutions publiques. De nombreux soldats de l'armée régulière
refusaient de participer à la traque des renégats de la Phalange du
Bouc, au nom du sang versé. L'étoile portée par les vétérans des Portes
de Tarkan de la Phalange du Bouc demeure pour beaucoup une marque de
prestige, pour d'autres c'est un signe infamant.
Bon nombre de
garnisons commencèrent à manquer de soldats et durent abandonner
plusieurs places fortes dans le nord au profit de la Bête. Les citadins
s'étant repliés à l'abri de leurs murs et l'image de droiture et d'unité
des Seekers étant écornée, le recrutement de nouveaux soldats commença à
se réduire, fragilisant encore l'armée des Peuples.
C'est ce moment que choisirent les Mads pour lancer une vicieuse
offensive sur les villes du sud, en cherchant à prendre l'armée à
revers, la coupant des route de ravitaillement des convois Fiouls.
Si des fermes Syphéa fortifiées furent mises à sac par les légions
Mad, les villes résistèrent mieux, ne perdant que quelques faubourgs
incendiés. L'attaque sournoise des Mads sur la région aurait pu ne faire
que des dégâts mineurs, si ils n'avaient réussi l'exploit sinistre de
parvenir à percer les défenses millénaires d'Olonesse, la capitale des
Elfes, là même où l'Unification avait bien des années plus tôt emporté
sa première grande victoire sur la Bête.
Aidés par la désertion inexplicable des protecteurs Kaltans de la
ville, les Mads et leurs espions parvinrent à se faire ouvrir les portes
de la cité.
La division Seeker de Tanarisse, alertée par une épaisse colonne de
fumée s'élevant de l'est, ne parvint à Olonesse qu'une semaine plus
tard, pour n'y trouver que ruine et désolation à mesure qu'ils
progressaient dans les rues autrefois animées de la capitale.
Seuls les haut murs de la citadelle, bordés des têtes décapitées des
nobles tombés sous les sabres des Légions, avaient résisté à l'assaut.
Les Seekers y trouvèrent les derniers survivants de la ville, qui
crachèrent au visage de ces bien tardifs secours.
Depuis, la
menace des Mads plane toujours sur le sud affaibli et la confiance dans
l'armée Seeker, voire dans l'Unification elle-même a grandement
souffert. L'Académie Seeker peine étrangement à rétablir l'ordre dans
ses rangs et il semble que le Commandant Nathaël dispose toujours du
soutien d'une partie des soldats...